En route vers la deuxième étoile - Ocala 2007

Le voyage de retour s'est déroulé sans encombres.  J'ai quitté le printemps floridien, soleil et températures oscillant entre 25 et 30C, pour retourner vers l'hiver québécois.  Quatre jours sur la route, 3000 km et une trentaine d'heures de conduite, près de 800$ de diesel.  J'ai eu du beau temps sur toute la ligne, sauf pour la dernière partie du trajet.  En arrivant à Drummondville, j'ai dû composer avec de la pluie forte et du brouillard.  J'ai presque eu envie de rebrousser chemin... 

Ça, c'est à notre arrêt dans l'état du New York, avant de passer la frontière.  Menina et Easter ont beaucoup apprécié leur petit abri pour se protéger du vent.  Dave avait creusé une tranchée dans la neige pour leur en faciliter l'accès.  Je rencontre des gens supers en chemin.

Aujourd'hui il faisait -15C au lever, et demain, on nous annonce 2 à 3 pieds de neige et de la poudrerie.  La Floride était nettement plus agréable et mes pauvres chevaux sont sous le choc.  Ils doivent composer avec une terrain glacé et enneigé qui limite sérieusement leurs déplacements, le froid et le vent glacial (ils ont déjà mué et n'ont plus leur poil d'hiver), et des espaces nettement plus confinés.  Easter a immédiatement pris un rhume, malgré la couverture que je prend soin de lui mettre pour sortir.

J'ai eu un arrêt très agréable en Virginie.  Cette famille propriétaire de chevaux et d'une magnifique propriété ancestrale m'a déjà hébergé à plusieurs reprises durant mes voyages.  À force de parler, les liens se tissent et j'ai soupé avec eux et parlé Parelli.

Vu leur intérêt, je leur ai offert quatre billets pour la tournée du printemps, ce qui a enchanté leurs deux filles passionnées de chevaux.  C'est une des choses agréables que je peux désormais faire en tant qu'instructeur.  Du coup, j'ai maintenant une invitation ouverte à séjourner en Virginie avec mes chevaux, au gré de mes déplacements.  Sympathique!

J'ai oublié de vous mentionner une anecdote très touchante.  Le jour de l'annonce de ma promotion à la deuxième étoile, plus précisemment dans la soirée vers 22:30, la jument poulinière de Peggy a mis bas et j'ai pu assister à la naissance d'une belle grande pouliche noire.  Tout s'est bien passé et elle est magnifique.  Wendy et Peggy ont décidé de la nommer Second Star - en l'honneur de mon étoile, et aussi parce qu'elle porte au front une grosse étoile blanche, et que c'est la deuxième fois que cette jument donne naissance à un poulain portant l'étoile.  Son petit nom sera Genny (comme moi...).  Je trouve ça vraiment gentil, et de bon augure pour l'avenir!

Il ne reste plus qu'à reprendre la vie normale - la pile de courrier qui m'attend fait deux pieds de haut, je dois penser aux impôts, refaire les cartes d'affaires, le site Internet, ma page d'achats pour les équipements, les annonces et revoir mes finances.  De plus, j'ai beaucoup de travail de traduction qui m'attend, chose qui me permettra de commencer à faire le précédent!  Je reprends le programme d'entraînement et le plan alimentaire, histoire de perdre encore quelques livres pour atteindre mon poids santé, et ensuite y rester.  Je devrais aussi revoir mon plan d'affaires, faire rapetisser mes vêtements propres, et commencer à préparer mes stages d'été.  Beaucoup de pain sur la planche, mais je m'y attaque avec enthousiasme (sauf les impôts, je déteste vraiment ça!).

Geneviève, dans le froid, Shannon 

8 semaines ont déjà passées, et déjà il est temps de penser au retour.  Je reviens au Québec le coeur en fête et avec le sentiment d'avoir accompli ma mission, ma deuxième étoile en poche et fière du chemin parcouru.  Mes deux juments se sont retrouvées avec joie cet après-midi; elles auront une journée pour se reposer au pré, jouer et se préparer pour le long retour.  J'ai commencé ma dernière journée au centre par une session de photos avec une collègue, et franchement, nous avons très bien réussi.  Elle a obtenu de très belles images avec Easter.

Je devais revenir en convoi avec une étudiante québécoise rencontrée sur place.  Mais cela fait trois semaines qu'elle dandine sur les détails du voyage, et nous nous étions entendues pour dimanche matin, et voilà qu'elle me téléphone ce soir pour me dire qu'elle a décidé de lever le camp demain matin.  Sauf qu'elle n'est pas encore sûre, sûre...  Je ne serai pas prête avant dimanche, et je veux une journée de repos pour les chevaux et pour moi.  Je pense bien que je voyagerai seule.  Les gens sont parfois bien décevants...

J'aurai pas mal de boulot en arrivant:  les impôts, trois cliniques en préparation, de gros projets de traduction, la conception de mon nouveau site Internet, etc.  Les vacances sont finies!  Avec des projets d'une semaine au Colorado en septembre pour la conférence, d'un autre séjour en Floride l'hiver prochain et une entreprise à remettre à flot, l'année 2007 sera très bien remplie!

À bientôt!

Geneviève (2 étoiles!!!)

Instructors from around the globe take a break from class for a
snapshot with Pat at the Florida Parelli Center this week.

Pour une deuxième fois ce mois-ci, j'apparais dans Parelli eNews, juste devant Pat et sa jument Magic, côté droit.  Cette photo a été prise juste avant le départ de Pat et Linda pour l'Australie, où aura lieu la première conférence Parelli en dehors des États-Unis.  Parelli se mondialise.  En août, ce sera l'Angleterre.  Les instructeurs photographiés sont en provenance des États-Unis, de la Suisse, de l'Autriche, d'Australie, du Canada, de l'Italie et de la France.

Plus que 2 semaines avant le retour au Québec.  Les deux dernières semaines ont été consacrées au travail en selle sans contact (freestyle) et sans bride.  Easter a été magnifique, et j'ai eu de très belles sessions avec Menina durant la fin de semaine. 

Notre séjour en Floride est aussi l'occasion de nombreuses discussions pour les progrès de Parelli à travers le monde.  Parelli est une organisation en changement, qui grossit rapidement et qui rêve grand.

Les instructeurs font partie de ce plan et nous sommes appelés à contribuer aux discussions et aux idées.  Aujourd'hui, le 28 février, marque le 25ème anniversaire du premier stage donné par Pat.  Il y a 25 ans, Parelli Natural Horsemanship est né.  Et quelle évolution depuis!  Ce soir, Pat et Linda s'envolent pour l'Australie, où se tiendra la première conférence Parelli sur ce continent.  Cet été, Parelli tiendra un évènement similaire en Angleterre, puis au Colorado.  Trois conférences mondiales, qui seront le lieu de rendez-vous de milliers de personnes.  Il y a de quoi être fier!

Les deux dernières semaines, nous ferons l'étude de l'équitation en finesse, avec contact, qui mène aux disciplines plus spécialisées (dressage, saut d'obstacles, reining, etc.).  C'est le test ultime de la relation entre l'humain et son cheval, car cet aspect demande concentration, intimité et un grand contrôle mental, émotif et physique de la part des deux partenaires.  Easter est malheureusement en congé, elle souffre d'une légère boiterie qui s'est déclarée après une session de jeu avec Menina particulièrement vigoureuse en fin de semaine.  J'espère qu'elle s'en remettra d'ici quelques jours.  En attendant, Menina est devenue ma monture principale au ranch et devra se mettre au travail et progresser plus rapidement que prévu.  Pour le moment, ça ne semble pas l'impressionner du tout, elle est très heureuse de bénéficier de mon attention et de pouvoir dépenser son énergie.  La voici avec sa nouvelle couleur du printemps! 

Nous avons eu l'opportunité de rencontrer et d'observer une session d'entraînement avec Walter Zettl, qui a passé une dizaine de jours avec les Parelli.  Walter est un grand maître dans le monde du dressage, dont les principes sont tout à fait en accord avec la philosophie Parelli.  De plus, c'est un gentleman, un homme passionné tout à fait agréable à côtoyer, qui reste simple et amical.  À près de 80 ans, c'est une grande chance de pouvoir profiter de sa grande expérience et de ses conseils.

J'ai eu un petit accrochage avec un noyau - résultat, je me suis cassée un molaire et j'aurai besoin d'une couronne.  J'ai vu un dentiste pour un réparation temporaire (US$200), mais le prix exorbitant pour le traitement final (US$1100) m'a convaincue que le remplissage d'appoint devra tenir jusqu'au retour à Québec!

Je vous mets aussi une photo du simulateur de rodéo dont j'ai parlé durant le stage de débourrage!

Il est déjà temps de penser à planifier le voyage du retour.  Il nous faudra du beau temps.  Je devrai faire le voyage avec une autre étudiante québécoise rencontrée sur place.  Nous nous suivrons sur la route et ferons les étapes ensemble.  Reste à planifier les arrêts.  Le temps passe trop vite!

Geneviève (il fait beau et de plus en plus chaud), en Floride

Menina et moi sommes en vedette dans le bulletin Parelli eNews de la semaine.  Il fait chaud, et elle adore jouer dans l'eau.   Elle a tellement tapé du pied que j'en avais jusque dans les cheveux.  Remarquez sa nouvelle couleur pour l'été - de plus en plus grise.  Elle et Easter ont déjà mué.

La photo juste dessous, c'est Gigi, mon collègue italien, qui cuisine les pastas!

Postcards from the
Parelli Center in Florida

Paula celebrates her 73rd Birthday at the
Parelli Center, FL. Way to go, way to grow,
way to celebrate your 73rd!

Déjà quatre semaines sont écoulées et j'entame la deuxième moitié de mon stage.  Le beau temps est revenu.  L'eau du 'lac Parelli' s'évapore tout doucement.  La route d'accès est de nouveau à sec, mais trop défoncée pour permettre le passage des camions.  Nous pouvons donc marcher le mille qui sépare l'aire de stationnement du centre des activités, ou prendre la navette qui ne passe maintenant que deux fois par jour.  Je fais souvent l'aller-retour quatre fois dans une journée.  Le matin en arrivant, après le lunch pour aller passer un peu de temps avec Menina, pour en revenir, et le soir après le souper.  Je pense faire amplement mes 10000 pas par jour, sans compter toute la marche que je fais sur le ranch et en jouant avec Easter.  Chose certaine, j'ai perdu du poids depuis mon arrivée!

Les deux prochaines semaines seront consacrées au travail en selle, sans contact (freestyle), ou même sans bride.  Nous passons aussi beaucoup de temps à étudier les facteurs qui influencent la posture d'un cheval.  Par exemple, une mauvaise selle, une mauvaise position, un cavalier qui manque d'équilibre, la tension et les émotions du cheval sont des facteurs qui lui infligent à la longue des douleurs, une mauvaise musculature et sur le long terme, des blessures et parfois l'incapacité totale au travail.  J'ai déjà bénéficié de cette formation, mais les notions évoluent constamment et c'est toujours une bonne occasion de rééxaminer les résultats et de faire des ajustements si nécessaire.

Ma remorque étant de nouveau en service, j'ai pu amener Menina au ranch en fin de semaine et la monter.  Nous avons passé la journée de dimanche à accueillir les nouveaux étudiants qui arrivaient au ranch.  Travail de relation publique que Menina a beaucoup apprécié.  Surtout qu'elle a passé beaucoup de temps sur le magnifique pré de Mark, le président, qui vient de resemer et qui a la plus belle herbe du voisinage!  Easter a bénéficié de deux jours de repos dans le champ chez Peggy.

Il faut que je vous raconte:  j'apprends plein de choses sur les paons.  Wendy a 5 paons ici sur la ferme.  Un mâle adulte, une femelle et trois jeunes, qu'elles pensaient être des femelles mais qui se sont révélés des mâles en grandissant.  La femelle est plutôt grise et peu colorée, sauf sur le cou.  Elle n'a pas les grandes plumes de queue.  Les jeunes avaient exactement la même allure au début, mais en vieillissant, ils ont pris des couleurs et leur queue s'est allongée.  Ils ont aussi adopté les comportements du mâle, même si leur plumage n'est pas encore aussi spectaculaire.

Les paons perdent leur queue en été, et elle repousse l'hiver.  Début janvier, Sébastien, le mâle adulte, n'avait plus de grandes plumes colorées.  En ce moment, ces plumes repoussent et deviennent de plus en plus longues.  J'ai aussi appris que les paons volent.  Pas très adroitement, mais ils arrivent à voler par-dessus la maison et à rejoindre les branches de l'arbre sur lesquelles ils se perchent au coucher du soleil pour passer la nuit.  C'est assez hilarant de les voir faire.  Ils calculent leur envol, et semblent avoir toute la misère du monde à s'élever et à rester en l'air.  Ils atterrissent tout aussi lourdement avec un bruit sourd.  Le mâle, avec sa grande queue, a tout un défi pour garder son équilibre aérien.  C'est très amusant de voir ces 5 gros oiseaux perchés sur leur branche pour dormir.  Je me demande bien comment ils arrivent à s'y tenir toute la nuit.  Autre anecdote:  les paons attaquent les miroirs. Ou tout objet brillant qui reflète (comme les chromes de voiture, par exemple).  Je pense qu'ils y voient un rival qu'il faut débouter!

Menina n'est pas peureuse, mais les paons l'inquiètent.  Elle ne sait pas trop quoi penser de ces gros oiseaux qui se faufilent derrière les buissons et les arbres.  Elle a décidé de s'en méfier.

Tous les signaux sont positifs pour l'obtention de ma deuxième étoile.  J'ai eu une entrevue très encourageante cet après-midi.  Pas de promesses fermes, mais beaucoup d'optimisme.  Le travail accompli durant la dernière année a été très remarqué, et je pense enfin avoir pu prouver que je possède les attributs nécessaires à l'emploi.   Mon horsemanship semble aussi du coup s'être amélioré.  Je croyais au pouvoir des mots, mais il semblerait vraiment qu'une image en vaut 1000....

Geneviève, Sunny Reddick, Floride

Chez Peggy et Wendy (où j'habite), nous avons aussi un lac nouvellement formé.  Par contre, leur terrain a été nivelé et les anciens propriétaires y avaient créé cette cuvette dans le coin Nord-Ouest de la propriété qui a pour but de canaliser les eaux de pluie et d'empêcher l'inondation de la maison, des bâtiments et des pâturages.  Cette cuvette a été surnommée The Grotto (la grotte).  En temps normal, elle est sèche.  Brillant!  Menina, qui adore l'eau, y a fait une baignade ce matin (aucune bibitte signalée!).  Sur la photo, elle est au cycle de séchage ;-)

La maison de Mark Weiler, PDG de Parelli.  C'est un homme d'affaires, pas un homme de chevaux.  Remarquez qu'il a bien choisi son site pour construire - il est sur la partie la plus élevée de la propriété, et donc, au sec!  Ce bâtiment est en fait une petite maison (aux dires de son proprio!) avec écurie attenante.  Les plafonds font 20 pieds.  Il conduit aussi une Mercedes sport, entre autres.  Son garage peut contenir un camion et une remorque, ainsi que 6 ou 7 autos.  Sans commentaire.

Ces deux dames s'occupent de la boutique d'équipement et de vêtements Parelli.  Claudia, à droite, et son mari Bill sont les propriétaires de la ferme où j'ai résidé durant mon séjour ici d'octobre 2004 à mars 2005.  Ce sont des gens extrêmement généreux et sympathiques, que j'ai toujours plaisir à revoir.  Bill a été comme un père adoptif pour moi durant mes premiers mois au ranch.  Ils ont aussi soignés Easter et Menina durant le congé des Fêtes en 2004.  Des gens bien (malgré qu'ils soient très républicains...).

Peggy et Niko.  Peggy est la propriétaire (avec sa mère Wendy) de la ferme où j'habite cet hiver (et l'hiver dernier).  C'est une amie de Claudia et une étudiante Parelli.  Niko est un petit voisin qui aime les chevaux et qui vient donner un coup de main.  Les chiens sont Amy, Alex et Dudley.  Il manque Charlie, qui n'aime pas la caméra.

La semaine s'est achevée avec une nuit de tempête tropicale de jeudi à vendredi.  Les violents orages, la pluie et les vents forts ont duré toute la nuit.  12 pouces d'eau, et dans certaines localités, de nombreuses tornades ont transformé le paysage de cette région de la Floride.

Heureusement, les tornades ont épargné Reddick.  Mais à 20 minutes d'ici, elles ont dévasté les habitations et tuées 2 personnes.  Ailleurs, 19 personnes au total ont perdu la vie, en une seule nuit.  Pour les animaux, on ne connaîtra jamais le décompte.  Nous nous en tirons donc avec beaucoup d'eau, et surtout, beaucoup de chance.  Tous les chevaux et les humains ici et au ranch sont indemnes.

Le ranch Parelli est en fait une cuvette, un creux entouré de pentes de tous les côtés.  Il en résulte donc qu'assez régulièrement, l'eau s'écoule vers le centre du ranch et le remplit comme un évier de cuisine.  Résultat, nous sommes inondés.  Les employés ont passé toute la nuit du 1er février à déménager les chevaux qui allaient se retrouver dans l'eau et à prévoir un plan d'urgence.  Malheureusement, le stationnement des remorques n'a pas été épargné, et plusieurs d'entre nous ont eu l'agréable surprise de retrouver nos véhicules submergés ou partiellement remplis d'eau.  La plupart des remorques ont pu être dégagées à l'aide de tracteurs et de machinerie lourde, et déplacées vers des hauteurs.  Mais il en reste quatre ou cinq qui sont toujours inatteignables étant donné la profondeur de l'eau. 

Au centre du ranch, le 'lac' ainsi formé a plusieurs pieds de profondeur à certains endroits.  Une partie des clôtures est complètement submergée.  C'est une eau stagnante, puante et remplie de débris, et bientôt, d'alligators et de mocassins d'eau (serpents aquatiques dont la morsure ne pardonne pas).  Donc pas question d'en profiter pour faire une petite baignade!  La même chose nous était arrivé en 2005, suite aux trois ouragans qui avaient frappé le centre de la Floride.  Cette année-là, la cafétéria avait aussi été inondée et il avait fallu 5 semaines pour que l'eau disparaisse.  L'odeur avait persisté beaucoup plus longtemps.  Les activités équestres avaient dû être déménagées vers des sites plus en hauteur et vers des propriétés voisines.

Pour entrer et sortir du ranch, il faut traverser le lac.  Donc Parelli a établi un service de navette aquatique à heures fixes!  La navette en question consiste en un tracteur à hautes roues tirant une plate-forme ou un chariot surélevé.  Plusieurs fois par jour, des files de camions et de voitures s'alignent à l'entrée du ranch le long de la route, et on voit des dizaines de gens qui attendent "l'autobus".  Cela limite le déplacement et la flexibilité des horaires, la navette ne passant que 5 fois par jour (à 7:00, 9:00, 14:00, 16:00 et 18:00)!  Il faut donc planifier ses entrées et sorties en conséquence.

Évidemment, pas question de ramener Easter chez nous pour lui donner congé, ou d'amener Menina au ranch les fins de semaine tel que prévu.  Le camion est à l'extérieur du ranch, et la remorque, à l'intérieur. Je n'ai donc plus de transport.  De plus, je devrai faire ouvrir et regraisser les roulements des essieux, qui ont trempé dans l'eau boueuse pendant presque 24 heures, et faire vérifier les freins.  Heureusement, mon plancher est en aluminium, et non en bois ou en acier.  On m'assure que mes 4 pneus flambants neufs n'auront pas souffert de leur immersion :-( 

Mais contrairement à d'autres qui entreposaient des selles et du matériel dans leur remorque, ma seule perte sera les ballots de litière de pin que je stockais pour le retour.

Malgré tous ces inconvénients et tout ce travail supplémentaire, le ranch continue ses activités (presque) comme si rien n'était.  Les cours n'ont pas été interrompus, la cuisine continue à servir trois copieux repas par jour et les instructeurs sont sur place.  Quatre d'entre eux (dont l'une est en béquilles) ont été obligés de déménager d'urgence pendant la nuit, l'eau ayant subitement envahi leur logement.  Le lendemain matin, ils étaient en classe, fatigués mais disponibles.  À part la navette, seul l'heure du souper a été avancée pour permettre la sortie des employés avant la tombée de la nuit.

Ironie du climat:  il annonce un gel cette nuit.  Peut-être devront nous patiner demain matin pour aller déjeuner??

La semaine prochaine, nous continuous la formation de travail à pied.  Nous ne montons pas nos chevaux, nous nous concentrons sur le travail au sol.  C'est une belle occasion d'avancer notre finesse aux longues rênes ou de leur présenter de nouveaux obstacles au sol, tout en respectant la psychologie et la confiance du cheval.  On pourrait aussi en profiter pour leur apprendre à nager!

Geneviève, les pieds dans l'eau, à Reddick, Floride.

Voici quelques petites anecdotes en passant:

Mon camion et ma remorque comportent en tout 12 roues, pneus de secours compris.  J'avais déjà changé les pneus avant du camion cet été.  Les 4 pneus arrière ont 2 ans et plusieurs dizaines de milliers de kilomètres.  Ayant constaté à mon arrivée ici que le caoutchouc de deux des mes pneus de remorque s'effritait, j'ai donc été obligée de changer les 4 pneus.  L'usure du temps (la remorque date de l'an 2000, les pneus ont donc 7 ans) a détérioré la semelle, et malgré qu'elle soit encore suffisamment épaisse, le caoutchouc se décollait et j'en perdais des morceaux.  Dépense considérable mais indispensable pour ma sécurité au retour.  $500 US et une heure plus tard, me voici chaussée de 4 beaux radiaux neufs.  Le pneu remplacé en 2005 suite à une crevaison fait désormais office de pneu de secours.

Ocala se donne le titre de Horse Capital of the World.  Je ne sais pas si c'est vraiment la capitale mondiale du cheval, mais je n'ai pas de mal à le croire.  Juste ici dans le comté de Marion, on compte 1600 fermes équestres.  Certaines ont à peine 50 acres, mais il y a d'énormes élevages qui possèdent plus de 1000 acres de terre dans cette partie de la Floride.  Les routes sont bordées de pâturages et de clôtures de bois à perte de vue, et chaque entrée a son enseigne:  Signature Stallions, Rosewood Farm, Roberts Quarter Horses, Adena Springs, Minerva, pour en nommer quelques-unes.  L'acre vaut de 25000 à 30000 dollars US, ça vous donne une idée de l'argent qui se dépense ici.  Certains monuments décoratifs qui ornent l'entrée de ses fermes valent plus que le prix d'une maison de 3 chambres à coucher à Montréal.  On voit de tout:  jockey à cheval en bronze grandeur nature, fontaines, murs et grandes grilles de fer forgées ornées d'armoiries, jardins paysagés, etc.  Parelli avec ses 260 acres et sa petite enseigne toute simple fait office de 'petite' propriété par comparaison.

Les camions comme le mien sont tout à fait communs ici.  Par conséquent, tous les stationnements et les lave-autos accommodent facilement un camion de cette grosseur.  Mark, le président de la compagnie, s'est fait construire une maison et dans le garage, on peut mettre le camion et la remorque à chevaux sans les décrocher!

Nous sommes une vingtaine d'instructeurs Parelli sur place à suivre le cours.  Voici la liste des pays d'origine des différents membres de notre groupe:  États-Unis, Canada (2), Autriche, Suisse, Australie, Royaume-Uni, Suède. 

Sandy est l'autre instructeur canadien sur place.  Nous avions fait 10 semaines ensemble au Colorado en 2005, module durant lequel elle a été promue à sa 2ème étoile.

Nous avons appris cette semaine que Larry Stewart (mon mentor depuis le début), ainsi que deux autres instructeurs de l'ouest canadien ont démissionné.  Nous ne sommes donc plus que 6:  4 en Alberta, 1 en Ontario et moi au Québec.

PS - J'ai perdu encore 4 livres depuis mon arrivée au ranch. 

Geneviève, à Reddick, Floride   

Le cours de débourrage de poulains s'est terminé vendredi.  Je dois dire que je suis totalement impressionnée par le déroulement et la planification qui ont été mis en place pour faire de ce cours à haut risque un franc succès avec un minimum d'accidents.  Sur 28 cavaliers (tous des instructeurs), nous comptons seulement trois chutes en deux semaines!  Je fais partie de la statistique, mon petit poulain ayant pris peur lors de sa première expérience montée, séance de rodéo qui s'est terminé par un atterrissage forcé de ma part.  Heureusement, le sol était sablonneux, je suis pas mal plus légère et plus agile qu'avant et les séances d'entraînement à la chute prodiguées par Pat ont donné des résultats.  J'ai heurté le sol en douceur et je ne me suis pas fait mal.

Je dois vous expliquer que Pat a construit un 'simulateur' de rodéo.  Pat a été plusieurs fois champion de monte à cru sur cheval sauvage, dans ses jeunes années.  Cet appareil est en fait un baril couvert de cuir avec une extension faisant office d'encolure, et suspendu par des cordes à trois poteaux fixés au sol.  Le tout muni d'une selle et pouvant être agité dans tous les sens pour simuler un cheval emballé ou faisant du rodéo.  Nous avons tous eu droit à des séances de pratique sur cette machine, et je peux vous dire que ça brasse!  Mais cela nous a permis de pratiquer notre technique de monte et de descente d'urgence!  Je n'ai malheureusement pas réussi à me souvenir de la première partie de l'exercice ('compress and stretch') pour rester à bord de mon cheval, mais j'ai repris mes esprits durant l'envol et j'ai quand même pu mettre en application la technique de l'atterrissage du 'chat' (se retourner et toucher le sol à quatre pattes).  Comme il nous a expliqué, il faut se préparer pour l'imprévisible, l'inattendu et l'inévitable!

Vendredi, nous avons fait une randonnée de deux heures en groupe.  Au total, 28 poulains, qui en étaient à leur troisième expérience avec un cavalier.  C'était assez extraordinaire, un beau spectacle.  Nous avons rendu visite à Pat à l'autre bout du ranch, et tout s'est bien passé durant la promenade, à part un ou deux petits incidents sans conséquence.

Tôt samedi matin, nous étions tous sur place pour les mettre à bord de la remorque qui les ramenait à leur ranch d'origine, en Géorgie.  J'ai donc dit adieu à mon petit Lou, que j'ai baptisé ainsi parce-qu'il est de couleur louvet, c'est-à-dire que sa robe mélange les poils jaunes et noirs.  J'ai appris samedi qu'il s'appelait en fait Toby.  Un petit cheval qui avait de gros problèmes de confiance en l'humain, mais qui par contre adorait les obstacles et surtout, les promenades en forêt.  Ce sera un bon petit cheval de ranch une fois qu'il aura établi une relation avec un humain qui le mettra en confiance.

J'ai même, tenez-vous bien, obtenu trois compliments de la part de Rob!  Comme vous le savez, Rob a été mon instructeur durant mes séjours passés et notre relation a souvent été difficile.  Lors de la remise des diplômes, il a fait l'éloge de ma motivation et de ma détermination, et a même admis qu'à ma place, avec tout ce qu'il m'a fait subir les années passées, il ne serait jamais revenu!  J'ai donc (enfin) marqué des points et enfin gagné son respect.  J'ai aussi vu un grand changement.  Depuis qu'il est papa, il est moins sec et plus patient, et son enseignement a fait de grands progrès.  On dit que les enfants, ça change tout.   Dans son cas, la différence est très nette.  Il devient même un peu sociable et fait des apparitions aux évènements sociaux, toujours avec son fils dans les bras ou sur les genoux.

Dimanche (qui a dit qu'on aurait congé les fins de semaine?), nous devions accueillir et diriger les 61 élèves qui se joignent à nous pour les deux prochaines semaines de cours.  Ensuite, réunion d'orientation à 3 heures.  J'ai eu une heure pour monter Easter cet après-midi.  Easter ne souffre pas d'être en congé, mais elle est contente de faire un peu d'exercice.  J'ai réussi à trouver une heure à consacrer à Menina hier.  Elle, par contre, s'ennuie ferme.  Elle déborde d'énergie, et par conséquent, d'idées de jeu, pas toujours constructives.  Ce n'est pas de tout repos!

Petite anecdote:  Caton, le fils de Pat, qui est handicapé et dont le côté droit est partiellement paralysé, a participé à ses premières compétitions cette semaine.  Il a remporté des premières et secondes places et s'en est très bien tiré!  Il fait du reining (dressage Western) et ses concurrents sont des cavaliers sans handicap.  J'ai pris des photos, mais la lumière du manège était très mauvaise et mes images ne montrent pas grand chose.

Malgré la nourriture abondante, je n'ai pas pris une livre.  La nouvelle cuisinière, une mama noire corpulente qui fait de la cuisine Southern et des gâteaux maison, a réussi à faire prendre du poids à l'ensemble des employés du ranch, et je l'ai bien averti que malgré ma grande appréciation pour la qualité de son travail, je tenais à garder ma ligne et que je ne ferais que regarder ses pâtisseries de loin....

Les deux prochaines semaines seront consacrées au travail au sol.  Longues rênes, travail en longe, liberté, et surtout, psychologie et motivation du cheval.

Il fait plus froid, mais pas aussi froid qu'à la maison.  J'ai vu la météo, brrr!  J'aime mieux être ici, même avec la pluie et l'humidité des derniers jours, et les matins gelés. 

Geneviève, Reddick, Floride